Titre : Changements socio-environnementaux et dynamique de la végétation aquatique envahissante dans le delta du fleuve Sénégal

Localisation : CRD-OMVS

Numéro accession : 14298

Collation : 230 p., tabl., fig., bibl.

Collectivité auteur : Université Cheikh Anta Diop de Dakar 

                                           Ecole Doctorale “Eau, qualité et usage de l’eau”

                                           Faculté des Sciences et Techniques

Diplôme : Thèse de Doctorat unique : Spécialité – Environnement littoral

Etablissement académique : Université Cheickh Anta Diop

Note supplémentaire : Thèse soutenue à l’Ecole Doctorale « Eau, Qualité et Usages de l’Eau »

Résumé : Le delta du fleuve Sénégal a subi des transformations hydro climatiques et socio environnementales majeures ces trente dernières années. C’est à partir de 1985, dans un contexte généralisé de péjoration climatique et d’insécurité alimentaire au Sahel, qu’un vaste programme de barrages et d’aménagements hydro-agricoles sera mis en oeuvre dans le delta par l’OMVS. Dans cet écosociosystème marqué par une grande fragilité des relations nature-société, où toute modification environnementale pourrait avoir des répercussions majeures sur les modes de vie, ce sera le début de transformations à la fois rapides et brutales. En moins d’une décennie, la végétation aquatique s’est développée à une vitesse rapide, prenant ainsi des proportions inquiétantes. Cette prolifération de plantes aquatiques représente une menace sérieuse à la biodiversité, à la qualité de l’eau, à la santé publique et aux activités socioéconomiques dans le delta. L’objectif de cette thèse est d’apprécier les changements socio environnementaux qui se sont opérés dans le delta à travers l’analyse de la dynamique de la végétation aquatique envahissante, qui n’est en réalité qu’une manifestation du degré de perturbation des écosystèmes. L’approche méthodologique, pluridisciplinaire avant tout, s’est basée sur l’utilisation d’outils de la télédétection spatiale et de la phytoécologie. Nous retraçons l’historique de la colonisation en s’appuyant sur une analyse diachronique d’images satellites Landsat TM de 1984 à 2010 et sur l’utilisation du satellite hyperspectral EO-1 Hyperion pour la discrimination de la végétation aquatique. Ensuite, nous étudions l’influence de quelques facteurs écohydrologiques sur le développement de Typha domingensis et les impacts de ce dernier sur la sécurité alimentaire et les activités socioéconomiques. Les résultats obtenus montrent une progression de la végétation aquatique de 4 % par an entre 1984 et 2010 et Typha domingensis constitue la principale espèce proliférant dans le delta. Le Typha contient un taux d’humidité supérieur à 80 % et ne supporte pas un taux élevé de salinité ainsi qu’une profondeur d’eau dépassant 1 m. La prolifération du Typha a un impact direct sur la sécurité alimentaire dans la zone car elle entrave les activités de pêche, d’agriculture irriguée et d’approvisionnement en l’eau. Les stratégies de gestion mises en œuvre se sont avérées jusqu’ici inefficaces face à la ténacité de ces communautés végétales qui colonisent aujourd’hui plus de 164000 ha dans le delta. La méthode biologique pour contrôler le développement des Typha, encore au stade de la recherche, aurait été certainement la stratégie la plus propre et la moins onéreuse mais à ce jour, aucun prédateur naturel du Typha n’est connu. Aujourd’hui, la valorisation du Typha semble être le dernier recours dans la lutte acharnée contre cette plante. Cette option pourrait, à la fois, éradiquer un problème écologique et créer de nouvelles pistes de création de richesses pour des populations de plus en plus atteintes par les conséquences des changements environnementaux et de leurs répercussions négatives sur le développement local. (Résume d’auteur)
Téléchargement du fichier : 14298_bref_changements_sociio-enviironnementaux_et_dynamique_de_la_vegetatiion_aquatique.pdf