Résumé : La compréhension de l’évapotranspiration et de son évolution spatiotemporelle est essentielle pour la modélisation hydrologique, la gestion des réservoirs, la planification de l’irrigation et la gestion des ressources en eau. Cependant, l’évapotranspiration est difficile à estimer en raison de son interaction sol-plante-atmosphère. En outre, les instruments de mesures in situ de l’évapotranspiration sont onéreux et difficiles à mettre en œuvre. La méthode de FAO56-PM, considérée comme la référence pour l’estimation de l’évapotranspiration, intègre plusieurs données climatiques difficilement accessibles dans les pays en développement. L’alternative c’est d’utiliser des méthodes intégrant moins de paramètres climatiques. Ainsi, l’objectif de cette thèse est d’évaluer et de calibrer vingt méthodes d’estimation de l’évapotranspiration de référence (ET0) et d’analyser ses tendances actuelles et futures dans le bassin du fleuve Sénégal où la connaissance de l’évapotranspiration est limitée par l’inaccessibilité des données climatiques observées, leur caractère lacunaire et la faible densité spatiale des stations de mesure. Sur la période 1984-2017, l’analyse de tendance révèle une augmentation significative de l’ET0 dans 32% du bassin. Cependant, une baisse localisée de l’ET0 est notée dans le zone sahélienne illustrant ainsi le concept de « paradoxe d’évaporation ». L’analyse de sensibilité montre que l’évapotranspiration est plus sensible à l’humidité relative, à la température maximale et à la radiation solaire. L’analyse de la tendance révèle une augmentation significative de l’évapotranspiration et des températures maximale et minimale. Ce qui suppose que l’ET0 ne sera pas stationnaire en 2065 et pourrait continuer à augmenter en raison de la hausse des températures.

13680_Evaluation, calibration et analyse des tendances actuelles et futures évapotranspirations BFS