Résumé : L’Afrique de l’Ouest est dotée de ressources en eau partagées entre plusieurs États, tant au niveau des bassins hydrologiques (Niger, Sénégal) que des systèmes aquifères (Iullemeden Taoudéni/Tanezrouft, le Sénégalo-mauritanien). Si les bassins hydrographiques ont fait l’objet depuis plusieurs décennies d’une attention particulière en matière de connaissance et de règles communes de gestion, il n’en est pas de même pour les systèmes aquifères transfrontaliers. Leurs ressources sont souvent très mal connues et de plus en plus menacées par l’augmentation de la demande en eau, la variabilité climatique, la dégradation de leur qualité à cause des pollutions d’origines diverses et de l’appel d’eaux profondes parfois très minéralisées. Durant les 50 dernières années, ces zones ont connu des épisodes de forts déficits hydriques traduits par un glissement des isohyètes de près de 200 km vers le Sud, la réduction de la recharge des aquifères et des années exceptionnellement humides.