Résumé : En Mauritanie, le paludisme présomptif constitue un véritable problème de santé publique. D’après les données de SNIS 2018, chaque année entre 150 000 et 200 000 cas de fièvres d’allure palustre sont notifiées au niveau des structures de santé des wilayas riveraines du fleuve Sénégal qui sont considérées comme les plus touchées par la morbidité et la mortalité palustre. Face à cette situation, l’OMVS à travers le PGIRE a mis la lutte contre le paludisme au cœur de ses priorités sanitaires. Pour disposer d’informations fiables et actualisées sur cette pandémie, une enquête a été commanditée par le PNLP et menée par l’INRSP afin de collecter les informations sur la morbidité et des connaissances, attitudes et pratiques vis-à-vis du paludisme permettant d’évaluer les efforts de prévention du paludisme dans le bassin du fleuve Sénégal en Mauritanie. Les résultats de ces enquêtes ont montré que l’OMVS à travers le projet PGIRE a contribué à la prévention du Paludisme dans le bassin du fleuve Sénégal à travers la distribution des MILDA et la mise en œuvre d’activités IEC/CCC. Ainsi le taux de possession de moustiquaires sur la rive mauritanienne du fleuve Sénégal a augmenté, passant de 83.9% en 2011 à 94.9% en 2019. Des améliorations également ont été notées dans le comportement vis-à-vis de la fièvre. Cependant le PID et le Lutte anti larvaire reste le maillon faible de la lutte antipaludique en Mauritanie. Les Indices Plasmodiques (IP) chez les enfants âgés de moins de cinq ans ainsi que ceux des consultants fébriles traduisent une faible transmission du paludisme sur le delta, la basse et la moyenne vallée. Le paludisme ne peut pas constituer un problème majeur de santé publique dans le bassin du fleuve Sénégal en Mauritanie, mais nécessite tout de même une surveillance épidémiologique et une confirmation biologique pour écarter les autres étiologies fébriles et éviter les traitements abusifs.

14135_Evaluation efforts de prevention du Paludisme_bassin fleuve senegal_Mauritanie