Titre : Les eaux de drainage des périmètres irriguées du Delta du fleuve Sénégal : Systèmes d’évaluation et qualité des eaux
Collectivité auteur : Université Cheikh Anta Diop
Faculté des Lettres et Sciences Humaines (Département de Géographie)
Université Michel Montaigne – Bordeaux 3 – ADES –
Ville d’édition : Dakar, Sénégal
Date d’édition : 2011
Editeur : UCAD – SAED – CSS
Diplôme : Thèse de doctorat de troisième cycle de géographie
Etablissement académique : UCAD
Résumé : Le Delta du fleuve Sénégal est un milieu caractérisé par une topographie plane, des eaux et des sols très salés, une nappe subaffleurante et une forte évaporation. L’option d’une agriculture irriguée dans la zone a nécessité, dès le début, la mise en place de système de drainage dans les aménagements hydroagricoles. Les résultats obtenus montrent l’existence de deux systèmes de drainage aux objectifs distincts. Le drainage superficiel dont le rôle essentiel est de lessiver les sols salés et d’évacuer les excédents d’eaux d’irrigation. Quant au drainage souterrain, il est essentiellement pratiqué dans les casiers sucriers de la Compagnie sucrière sénégalaise. Son rôle est de rabattre la nappe phréatique à un niveau qui ne menace pas le développement des plantes, généralement en dessous de 2 m. L’évacuation des eaux est effectuée périodiquement durant la campagne agricole par l’intermédiaire d’un réseau de drainage hiérarchisé composé de drains primaires, secondaires et tertiaires. Les périmètres irrigués sont associés à des émissaires de drainage, parfois interconnectés, qui collectent toutes les eaux usées agricoles. Ces dernières sont rejetées par des stations d’exhaure soit dans des dépressions naturelles endoréiques (réserve de laminage, Ndiaël, Krankaye, Noar, Mbeurbeuf et Pardiagne), soit dans les axes hydrauliques (fleuve Sénégal, lac de Guiers). Mais malgré ces systèmes de drainage, les périmètres irrigués sont confrontés régulièrement à des problèmes d’évacuation des eaux de drainage. L’étude révèle des eaux d’irrigation de bonne qualité mais qui doivent être suivie continuellement. Par contre, les eaux de drainage agricoles sont très chargées en substances chimiques d’origines diverses. Les charges polluantes identifiées proviennent du lessivage des sols salés s par les eaux d’irrigation, les résidus de pesticides et d’engrais chimiques utilisés dans les activités agricoles. Les analyses de pesticides ont révélé la présence de produits organochlorés dans les eaux de drainage des drains du Natchié (endosulfan 1,357 µg ; lindane 0,658 µg), du Ndiaël (endosulfan 0,788 µg, lindane 0,649 µg) et de l’émissaire du Delta (endosulfan 1,349 µg, lindane 0,747 µg) et de faibles teneurs en métaux lourds. Cependant, même si elles sont faibles, ces concentrations chimiques peuvent demeurer longtemps dans l’environnement et, par effet cumulatif, devenir très nocives pour les écosystèmes, la santé humaine et animale.
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